par Noëlle Combet
L’année passée se balance aux branches
Comme les pendus.
On a rasé la moustache du pouvoir :
les pendus tombent des arbres,
courent vers les bois exténués,
l’herbe se recroqueville,
les oiseaux se taisent,
une laie grogne au loin ;
les glands craquent sous les pas ;
deux geais se disputent.
Dans la cité, des enfants s’élancent, violence au poing.
Les souris ont semé les dents de lait.
La moustache du pouvoir a repoussé
en invisible quadrature ;
les mille yeux du pouvoir évaluent,
spéculent,
jaugent la performance.
Les hommes deviennent des chiffres.
Les branches sont encore stériles de l’année à venir.