La pendaison de Zavis Kalandra

Huile sur toile – 136 x 90 cm – 2014

En 1950, le surréaliste tchèque est condamné à mort. Il était sur le banc des accusés avec Milada Korakova, qui a refusé de plier devant le coup de force du parti communiste en 1948.

Paul Eluard rejette la demande d’André Breton d’intervenir en faveur de Kalandra, arguant qu’il y a suffisamment de vrais innocents à défendre pour ne pas perdre le temps de se préoccuper du sort des faux…

 Závis Kalandra sera pendu avec Milada Horakova en Juin 1950. Bien plus tard, après les multiples soubresauts politiques que connut la Tchécoslovaquie communiste et l’écrasement du printemps de Prague par les forces du pacte de Varsovie, Milan Kundera reviendra sur l’attitude de Paul Eluard et attachera à l’hymne en faveur de la liberté du poète le boulet de l’aveuglement idéologique. Les chaînes de la méchanceté partisane traînent aux pieds du grand homme. Encadrant une multitude de visages multicolores et que l’on devine joyeux, comme dans les liesses populaires où la foule montre un visage débonnaire et enfantin, quatre personnages allégoriques de l’harmonie collective se tiennent la main comme dans la danse de Matisse. Mais au cœur du tableau, à peine visible, se tient le gibet au bout duquel se balance la silhouette inanimée de Kalandra. Ce minuscule gibet condamne l’allégresse de tous.
C.C.