Les arbres grignottent…

par Noëlle Combet

Les arbres grignotent le soleil couchant

l’ effrangent de haillons

Gravée dans le sable,

galbée en creux,

une oreille se tend, se prête

aléatoire,

puis s’émiette.

 

Le son s’évase en gouttelettes ;

 

éparpillée, ta voix voltige dans ma bouche,

y disperse son grain, longuement goûté, mâché,

infléchi d’ironie

profonde.

 

Je  palpe l’onde d’une résonnance ancienne sur la dalle vieillie,

sculpture érodée ;

l’écho détimbré

échappe, s’élance, s’efface, s’évade et revient

du plus loin du loin.

 

Tramant ma pensée mulâtresse,

une quena, gravement,

lentement,

fait onduler le vent.

Sur le sentier, là bas,

court un enfant.

 

Noëlle Combet