par Noëlle Combet
Les arbres grignotent le soleil couchant
l’ effrangent de haillons
Gravée dans le sable,
galbée en creux,
une oreille se tend, se prête
aléatoire,
puis s’émiette.
Le son s’évase en gouttelettes ;
éparpillée, ta voix voltige dans ma bouche,
y disperse son grain, longuement goûté, mâché,
infléchi d’ironie
profonde.
Je palpe l’onde d’une résonnance ancienne sur la dalle vieillie,
sculpture érodée ;
l’écho détimbré
échappe, s’élance, s’efface, s’évade et revient
du plus loin du loin.
Tramant ma pensée mulâtresse,
une quena, gravement,
lentement,
fait onduler le vent.
Sur le sentier, là bas,
court un enfant.
Noëlle Combet