Désirs

par Jordan Halimi

Flammes consumées des joies innombrables

Qui incendient les cœurs palpables,

D’un regard aux profondes aspirations,

Pierre angulaire d’une soudaine tentation.

 

Rayons lumineux encornant d’incidences,

Les ombrelles d’une savoureuse décadence,

Et qui inondent d’extravagants mirages,

Les déserts qui transpercent les fleurs des âges !

 

Constances empreintes des légèretés vivifiantes

Qui dans un battement d’ailes semblent hésitantes

A l’idée de franchir nos sinueux sillons

Mais qui pourtant délivrent de radieux horizons.

Mélancoliques reflets

par Jordan Halimi

 

Etre l’ombre de sa propre existence

Tantôt immobile, tantôt dansante.

Se trouver à la merci des joies fumantes

Véhiculées par de brumeuses lignes de fuites délivrantes.

Etre l’ombre de sa propre existence

Dans un croissant soupir, jubiler à l’envie pressante

D’une nocturne échappée enivrante.

Vivre aux dépens de soi

Lorsqu’au loin ne résonnent nos fastidieuses voix,

Emprisonnées au creux d’une mensongère éternité,

Vil plaidoyer d’une enfantine animosité.

Voyez au loin apparaître les premiers signes de défiance

D’un hiver baignant dans une corruptible dégénérescence.

Railleries, dérision, gloussements

Telles sont les motivations d’un cyclique engouement

Qui surviennent dès lors que le printemps,

Affuble les affaires de notre funeste temps.

L’ombre émaciée qui émane de son indolente volonté

S’est accordée à sans cesse laisser deviner

Une vaste et généreuse traînée de poussières étoilées

Quand bien même la vie ne parviendrait plus à se réaliser.

Comme un sable mouvant

par Jordan Halimi

 

Dans la profondeur de tes yeux que rien n’aiguise,

Dans le cyclone de ton cœur que rien n’épuise,

Vers la beauté de ton âme aux malignités exquises,

Je vogue.

 

Comme un clocher où jamais ne sonne

La verticalité de mon être qui si bien donne,

Comme un volcan rougi en son cône,

Je tremble.

 

Au creux de tes reins où mes mains se glissent

Au sein de tes rêves que les jours ternissent,

Sur tes fins et longs sourcils qui mollement se plissent,

Je roule.

 

Comme un navire encerclé d’ardents rivages,

Ou une nappe de sang rougeoyant au large,

Triste enfant qui n’es jamais sage,

Je résiste.

 

En bas de tes cuisses, insolemment j’accroche

Mes bruyantes pensées que l’horizon ne fauche,

Mes fuyants regards que nul n’ébauche,

Je croule.

Requiem

par Jordan Halimi

Lisière des tardives apparitions funèbres,

Ancrage des spectres fulminants

Dont les cris épars et stridents

Flottent sur les cieux tremblants

Des trop-pleines ténèbres !

 

Séduisant visage maléfique,

Immobile et constellé de cire,

Perdu dans le rire des bas-empires

D’une nuit névrotique !

 

Terrifiante rancœur des jours d’antan

Brimant les fugues de la silencieuse rosée

N’ayant guère demandé d’élixir empoisonné

A l’émeraude atlantique, arsenic de nos sangs !

 

Pourpreuses vanités engloutissant les rivières du temps.

Abondance des colères tourbillonnant au cimetière

Des vertus enfouies dans des gangues de pierres.

Scrutement des auspices aux présages dépérissants !

 

Foudroiement des dernières volontés célestes

Egrenant les corps dans de lentes coulées de laves.

Spirale des terreurs suintant du vacarme des larves

Qui reniflent, beuglent sous nos vestes.

Dégagez oh pestes !