L’arche commune

Huile sur toile – 210 x 120 cm – 2012

J’ai songé en faisant ce tableau aux magnifiques mots de Philip Roth qui concluent son roman « J’ai épousé un communiste » :

On voit l’inconcevable : l’absence d’antagonisme, spectacle colossal. On voit de ses propres yeux le vaste cerveau du temps, galaxie de feu qu’aucune main humaine jamais n’alluma.

On ne saurait se passer des étoiles. On ne saurait se passer des étoiles et le spectacle de la voûte céleste n’a pas pali parce que nous en savons plus sur la composition des étoiles, sur les amas de galaxies, sur la nature absolument fantaisiste des constellations. L’astrophysicien n’a pas éteint l’œil admiratif du petit homme. Tout comme l’on peut déshabiter le Ciel de ses  créatures ailées, de ses anges, de sa présence divine, sans entamer en quoi que ce soit l’inimaginable beauté de l’arche étoilée. Le bras du bon berger est coupé, et la terre est remplie d’ossements humains qui n’espèrent plus leur grand réveil, mais nous restons tous logés, à un moment ou à un autre de nos vies, à l’auberge de la Grande Ourse, le plus vaste et sublime abri que tous les hommes, comme le dit Roth, peuvent admirer sans l’avoir d’aucune manière conçu ou fabriqué.
C.C.