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Le climat qui plane au Jardin des Plantes en ce début d’année à proximité de la Grande Mosquée de Paris, est pesant et glacial…
Les répercussions en France du trauma collectif lié à l’assassinat de Samuel Paty, se produisant après une série d’actes « terroristes » noués pour la plupart à des agressions antisémites, semble avoir sonné le réveil du monde politique.
Quelles que soient les circonstances, le terrorisme a tué en France dans l’horreur. L’assassinat du professeur Samuel Paty, qui à mesure de l’enquête, s’est avéré plus concerté qu’il n’y paraissait, a fait prendre conscience d’une forme inédite du danger : se mettant en actes dans l’enceinte « sanctuarisée », de l’Ecole, il portait atteinte pour l’opinion à la limite ultime. Au point que le Président de la République a engagé une législature « contre le séparatisme ».
Dans notre article écrit en 2005, “Alliances confuses, redoutables ou contre-nature”[1], nous nous interrogions : « Tous les acquis civilisationnels sans exception, devraient-ils nécessairement, au nom des remises à jour et autres adaptations imposées par le post-modernisme, en être d’abord pulvérisés, jusque dans leur dimension d’espérance, voire de promesse et de bonne nouvelle, dans un étrange oubli ou mépris de la vie ? ».
Pour l’heure en France, deux rapports au monde, le chrétien et le musulman, bien qu’ils aient en commun l’universalisme, sont pris dans un affrontement dur, irrésoluble.
Religieux et Politique, une histoire française…
Les Français musulmans ici et maintenant ne sont pas dans une situation comparable à celle, par exemple, de la minorité juive en France en d’autres temps : ils ont d’autres repères, des nécessités différentes, une autre matrice de pensée. Et un paramètre important semblait jusqu’à une époque récente n’avoir pas beaucoup pesé dans l’esprit des politiques : La « minorité » musulmane est une minorité qui compte ici plus de cinq millions de personnes. Aussi comment ne pas se demander si un Musulman français ou non, pourrait se sentir membre d’une « minorité » quand l’Islam dans le monde[2] concerne autant d’âmes, et tandis que chaque année à la Mecque, on voit les masses de fidèles des quatre coins du monde, traversant toutes les nationalités, se rassembler en prières à la Kaaba.
Si on songe quelque peu à l’époque de l’Edit de Nantes, édit de tolérance promulgué par Henri IV en 1598, visant à intégrer les Protestants à la nation, ou encore aux dispositions napoléoniennes visant à sortir les juifs de leur statut de parias en les faisant prendre un patronyme fixe qui changeait leur mode de nomination et notamment en les incorporant dans la Grande Armée, on se prend à espérer des futures nouvelles dispositions légales. Partagerons-nous dans un nouveau modèle structurant de manière élaborée la confirmation de la sécularisation des religions avec nos concitoyens musulmans, sans effet délétère, sans problème social, et sans sentiment de brimade ou provocation ?
L’Islam en lui-même via son livre sacré le Coran, intègre le Politique dans son contenu, son projet. C’est structurel. Sachant qu’il peut y avoir ici coupure majeure et peut-être blasphème pour certains, on se prend à espérer tout de même que ces nouvelles dispositions pourront se mettre en œuvre. Ceux qui parmi nos concitoyens se sentent heureux en France y contribueront-ils sans se sentir instrumentalisés voire traîtres à leur origine, à leurs familles, à leurs amis ? Comment cela s’établira-t-il dans la durée ? Tout dépendra évidemment de la manière dont les choses s’incarneront sur tous les bords de la société.
Statut du langage, blasphème et catharsis
En marge du projet de loi consécutif à un grave trauma national qui en réactivait d’autres, on rêve aussi d’une solution de pacification citoyenne. L’assassinat de Samuel Paty a été perpétré… à cause d’une image. Enoncé ainsi cela nous paraît… si dérisoire ! Faudrait-il tuer parce qu’un objet tout virtuel, utilisé pour informer des élèves d’un événement récent aux lourdes répercussions, aurait circulé ?
Il n’est pas inutile ici de rappeler que les caricatures de Mahomet au Danemark avaient été consécutives à l’assassinat de Theo Van Gogh[3]. Leur dérision et leur patente hostilité, leur mépris, peuvent déclencher en nous une réaction plus ou moins subtile et plus ou moins grossière en l’occurrence. Dans le climat qui régnait elles étaient des dessins certes brutalement sans égards, mais malgré notre grand déplaisir force nous est de rappeler qu’elles… ne portaient pas atteinte à la vie… Il s’agit certes d’un blasphème, à l’encontre de la figure majeure d’une religion. Mais là, comme dit l’expression populaire, « il n’y a pas mort d’homme ».
Cette affaire dont les protagonistes des deux bords peuvent nous être bien déplaisants -et sachant que nous ne pouvons pas avoir la moindre sympathie envers le personnage de Théo Van Gogh- nous nous sentons incités cependant à poser la question du statut relatif de l’acte et du langage entre deux mondes, deux univers de représentations, de croyances, de culture et de rapport à la parole ou à la chose écrite. Représenter, mimer, n’est pas être ou faire une chose.
Quel croyant dans n’importe quelle religion pourrait prétendre n’avoir jamais été exposé à une colère contre Dieu, à l’occasion d’un deuil qu’il considère comme injuste par exemple ?
Et comment, à minima, faire entendre à certains concitoyens qu’il n’y a là aucune intention d’outrage envers une communauté et sa religion ?
Serait-il d’ailleurs envisageable de supprimer le mode d’apprentissage à l’école par l’illustration, fondamental depuis si longtemps ?
Comment, précisément faire entendre combien il est vital d’opérer une distinction entre le dire et le faire, où très précisément le dire qui appellerait au meurtre peut en fait servir à ne pas le commettre… Dans le cri du chagrin, de la colère, voire de l’insulte on peut «se purger » des émotions, via la fonction cathartique : s’invectiver, s’insulter voire se maudire n’est pas s’entretuer.
Cette fonction dans sa teneur si incantatoire soit-elle, peut faire éviter de tuer. Fonction fondamentale de la parole et du langage encore, qu’on se rapporte aussi au rôle symbolique qui va bien au-delà et civilise : cette faculté spécifique de l’espèce humaine est aussi la voie royale pour dépasser, transformer, sublimer pulsion et violence…
Le langage, le dialogue y jouent un rôle « tampon ». Le langage, en sa fonction performative peut nommer une pulsion qu’on ne transformera pas en acte : « j’ai bien envie de te casser la gueule », ou « je vais te casser la gueule », n’est justement pas la casser. Cela, est une sorte de « geste » humaine qui assume à la fois la pulsion de détestation et l’interdit du passage à l’acte. Nous le savons intimement, cela préserve de l’irrémédiable. Samuel Paty n’a pas eu cette chance – ni son meurtrier d’ailleurs.
Et puis, tricher ou se tromper sur les mots est peut-être plus grave. Ainsi on peut dans le contexte relever l’impropriété de deux termes depuis quelque temps très employés sans être questionnés : Le terme « radical », qui en fait reflète moins pour nos contemporains son étymologie, la « racine », que l’extrême, sens auquel on entend désormais le référer. Et l’expression composée « islamo-gauchisme », qui par le suffixe « – isme », ne la marque que du côté politique et non du religieux. Il eût été plus transparent et plus juste d’écrire « gaucho-islamisme ».
Quant au suffixe Isme, dans les mots catholicisme, judaïsme, bouddhisme, protestantisme, indouisme, il désigne des religions. Mais pour la religion musulmane, le terme ne se termine pas par « isme » : c’est Islam. Aussi en ce cas particulier une sorte de facétie de la langue française pourrait porter à confusion aux dépens des Musulmans : car si on les considère comme relevant de l’islamisme, ici le suffixe « isme » désigne une forme d’extrême de la religion de l’Islam. Et il nous faut justement distinguer l’Islam de l’islamisme.
P.P. et C.C.
[1] “Alliances confuses, redoutables ou contre-nature” : TM 19 avril 2012, et initialement paru en 2005, dans la revue d’anthropologie du droit “Des Lois et des Hommes”.
[2] Selon les sources : les musulmans constitueraient environ un quart de la population mondiale, dont 4 à 6 millions en France. Il y a environ 2.600.000 protestants, 600.000 bouddhistes et environ 500.000 juifs, pour environ 50% de catholiques en France.
[3] Réalisateur et polémiste néerlandais controversé pour ses propos sur la société, les juifs et les musulmans. (Source : Article Assassinat de Theo van Gogh de Wikipédia en français).
L’onde de choc de l’assassinat de Samuel Paty, à qui nous rendons gravement hommage, porte encore le retentissement de la teneur symbolique de ce meurtre. Qui après d’autres aussi inacceptables, semble avoir daté et marqué pour une large opinion publique un point limite collectif, une rupture, face à l’horreur.
Pour l’heure en France, deux rapports au monde, le chrétien et le musulman, bien qu’ils aient en commun l’universalisme, sont pris dans un affrontement dur, irrésoluble. Rappelons que la minorité musulmane compte ici plus de cinq millions de personnes.
Sur son site dédié[1], le gouvernement français annonce des dispositions dont la mise au vote parlementaire est imminente, afin de lutter contre ce qui a été nommé « séparatisme », qu’on peut aussi appeler bafouement de la laïcité. On y découvre que : « Le projet de loi sera présenté en Conseil des Ministres le 9 décembre, pour renforcer la laïcité et consolider les principes républicains. Une stratégie déclinée par le Président de la République en six axes : la neutralité du service public, les associations, assurer la dignité et l’égalité de tous, l’école, la structuration de l’islam en France et la démonstration d’une république qui tient ses promesses d’égalité des chances et d’émancipation. Il s’agit de faire échec aux actes qui sapent les principes formant notre tradition constitutionnelle : la liberté, l’égalité, la fraternité, mais aussi la laïcité, l’égalité entre la femme et l’homme, l’indivisibilité de la République et l’unicité du peuple français. L’enjeu n’est pas l’islam, mais l’islam politique qui est une doctrine politique qui vise à instaurer un contrôle de la société avec une restriction des libertés et qui vise à installer la charia au-dessus des lois de la République ».
Une laïcité trop chrétienne ?
La laïcité, partie intégrante de notre Constitution, traverse une période délicate. Rappelons juste ceci: la laïcité n’est pas sortie de terre comme par enchantement. L’identification progressive de la République et de la laïcité est le résultat d’un long combat. Et ce combat s’est fait contre l’Eglise catholique, les congrégations, les richesses foncières du Clergé, mettant en cause la religion intime et naturelle des Français.
Qui n’a jamais écouté la Marseillaise anticléricale[2] composée par Léo Taxil en 1881 ne sait pas quelle énorme capacité blasphématoire possédait déjà alors la conscience laïque en formation.
Il nous semble que la lame de fond irréligieuse qui a soulevé la France et lui a durablement conféré une Constitution où le principe de la laïcité est inscrit[3], que cette lame de fond, donc, était liée à deux phénomènes conjoints :
– d’abord la poussée des idées socialistes, alors fortement marquées par la pensée marxiste aux yeux de laquelle la religion était l’opium du peuple ;
– et d’autre part la conviction majoritaire à l’époque que la science et le progrès allaient inonder l’humanité de bienfaits matériels, de santé, d’éducation, de culture, de divertissements, toutes choses qui dévitaliseraient à la longue le sentiment religieux ou son simple besoin.
Quand bien même on peut juger que ces deux éléments moteurs sont à des degrés différents en crise, il n’en est pas moins essentiel de savoir faire la part de l’autre et veiller à rester intransigeants sur le respect de la vie !
En écoutant bien les propos des musulmans qui réprouvent les attentats et exactions, nous ne pouvons que dégager le clivage net dans les façons d’envisager la laïcité, la structure de l’Etat, les principes constitutionnels. On aurait pu penser (on a longtemps pensé), que la laïcité constituait justement un outil légal de régulation formidable…
Or si les musulmans modérés ont une manière de nettement blâmer les exactions islamistes, il semble bien que ces mêmes modérés évitent d’employer le mot et l’argument de la Laïcité. Au fond comme si elle n’était pas si fondamentale… Resterait-il des traces liées dans un paradoxe à la figure de Jules Ferry, qui à la fois prônait pour la France une politique de colonisation, et a instauré « l’enseignement primaire gratuit laïque et obligatoire » ? Cette mesure pour indication s’est instaurée exactement la même année que la signature du traité du Bardo installant le protectorat de la France sur la Tunisie (1881).
Quand un interlocuteur évoque auprès d’eux la laïcité, ils ne rebondissent pas dessus comme un argument majeur qui joue pour tous. Nous avons en effet été frappés cette fois par la quasi absence d’utilisation du mot « laïcité », dans les discours des autorités musulmanes qui condamnent les attentats.
Collusion de mots…
Nous pouvons nous interroger sur ce que donnerait une recherche finement effectuée dans les mots arabes. Nous avons en effet l’impression que ce n’est pas très clair… Un flou qui pourrait laisser penser par exemple que la langue ferait amalgame entre laïcité et athéisme, et de nombreux débats et travaux autours de la notion d’ « Etat Civil » en place d’un « Etat Laïc » dans les courants de « printemps arabe », nous confortent.
Et d’ailleurs, la langue française n’a pas de leçon à donner, tant les termes « laïc » et « laïque » indiquent eux-mêmes des notions différentes, voire contradictoires de la laïcité. En effet, « Laïc » vient du latin laïcus qui désigne la séparation entre le religieux et le profane (entre les prêtres et les laïcs ; entre la Cité de Dieu et la Cité des Hommes). « Laïque » vient quant à lui du grec laos et désigne le peuple tout entier, sans distinction, notamment de religion. Et de plus, le terme masculin Laïc devient Laïque lorsqu’il est accordé au féminin, comme pour la République ! Cette ambiguïté d’écriture conduit en effet à ce que « République-laïque » ne marque pas nettement qu’il s’agit bien de la séparation « de l’Eglise et de l’Etat », du religieux et du politique.
La conscience du brouillage aussi bien en langue arabe qu’en langue française, permettrait de comprendre que certains musulmans y voient de l’athéisme. Ils pourraient alors en induire que si la République, l’Etat, sont laïcs, l’athéisme du coup ne serait pas illicite, il constituerait une position citoyenne pouvant même être majoritaire – c’est peut-être ce qu’ils refusent consciemment ou non de prendre en compte, évitant d’employer le mot ou le concept laïcité. Mais même si la langue a des substantifs différents, dans l’idéologie et les représentations ils semblent bien être proches. C’est notre hypothèse…
Il s’opèrerait donc peut-être chez certains de nos concitoyens musulmans, une sorte de retranchement dans la conception structurelle de l’Etat que nous n’aurions pas perçue, tant celle-ci est à la fois démocratique et laïque dans une intégration pour nous osmotique des deux concepts et leur fonction.
Aussi il semble que beaucoup de penseurs au sens honnête du terme, dans la communauté musulmane n’ont pas opéré cette union organique française entre République et Laïcité, comme si cela leur était inconcevable. Et au fond, est-ce si absurde que cela ? Devons-nous capter que la communauté musulmane intégrée et désirant l’être a effectué, consciemment ou non, par là une sorte de « fente » dans son rapport à la démocratie et à la Constitution : coupure qu’il nous serait difficile de discerner, et que nous voudrions ici éclairer.
Si pour ces concitoyens il est fondamental de respecter la République et la Démocratie, ils ne considéreraient pas comme socle « constitutif » ce qu’est pour nous l’arcane « laïcité », perçu par eux comme « athéisme », mais pour nous indissociable de notre démocratie et du jeu démocratique concernant le Religieux.
Cette « fente » demeurerait dans l’insu ou non, ou dans l’irreprésentable, ou encore dans l’accessoire, ou même le rejet. Alors que la laïcité est pour nous si indissociable de l’Etat, que nous l’avons intégrée en 1946 à la Constitution (reprise en 1958).
Quant à la Loi 1905, sa rédaction[4] n’est certes pas excluante pour l’Islam et les musulmans, même si le terme « mosquée » n’y apparait pas (pour la simple raison que la première mosquée en France (La Grande Mosquée de Paris), a été construite en 1926).
Une question de liberté de conscience…
Pour nous en profondeur, la laïcité constitutionnelle est donc « constitutive » de l’Etat. Non seulement toutes les religions y ont droit de cité, mais aussi, les citoyens ont le droit de les ignorer, de les critiquer, les ridiculiser, les renier, les caricaturer, et même de s’en passer. C’est cela la liberté de conscience. Dans l’affaire des caricatures, ce qui peut-être n’a pas été compris, c’est que les dessins satiriques émanaient d’une autre communauté que la communauté musulmane. Les juifs sont passés maîtres en autodérision mais s’insurgent, à juste titre, dès lors qu’il y a antisémitisme.
Mais également, n’oublions pas la longue liste de musulmans faisant l’objet de fatwas les condamnant pour blasphème, et qui survivent dans la peur ou la fuite, s’ils n’ont pas encore été éliminés. Notre compassion ne suffit pas, comme le dit Fethi Benslama à propos du « long rouleau des traqués, des apostasiés, des condamnés, des assassinés… » : « Non, ce n’est pas de ce genre de soutien dont ils ont besoin aujourd’hui, mais de votre résistance au piège auquel collaborent tant de démocrates et hommes de gauche européens qui, dans leur lutte contre le racisme, en sont venus à oublier la censure qui tue. Car une nouvelle machine a été inventée depuis, celle du « musulman humilié »[5] ».
La machination du musulman humilié change profondément l’atmosphère de la laïcité. Si on admet que dans nos démocraties européennes, une sorte d’ancien esprit colonial survit à la fin des colonies et continue d’humilier les musulmans, alors il peut devenir légitime aux yeux de certains d’entre eux de réduire les « Lumières » à une fraude impérialiste et la laïcité à une escroquerie culturelle de l’Occident. Dans cette perspective, rien ne s’oppose plus à ce que le sentiment religieux, sous toutes ses expressions, soit perçu comme une forme de résistance à l’injustice et à l’humiliation qui continuent de frapper prioritairement les musulmans.
Nous espérons que les débats à venir contribueront à amortir en conscience les tensions, pour une pacification citoyenne et Républicaine. Voyons ce qui ressortira des navettes parlementaires, en souhaitant voir émerger une « Loi de séparation des Religions et de l’Etat », dans une trame de « laïcité non chrétienne ».
P.P. et C.C.
Cet article est paru dans UP’Magazine, le 8 décembre 2020 : https://up-magazine.info/decryptages/analyses/75840-republique-laique-une-union-irrepresentable/
[1] https://www.cipdr.gouv.fr/islamisme-et-separatisme/
[2] https://youtu.be/Y6K3DOvOlyA
[3] Constitution (extraits) :
Le Gouvernement de la République, conformément à la loi constitutionnelle du 3 juin 1958, a proposé, Le Peuple français a adopté, Le Président de la République promulgue la loi constitutionnelle dont la teneur suit :
Article PREAMBULE
Modifié par Loi constitutionnelle n°2005-205 du 1 mars 2005 – art. 1
Le Peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’Homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu’aux droits et devoirs définis dans la Charte de l’environnement de 2004.
En vertu de ces principes et de celui de la libre détermination des peuples, la République offre aux territoires d’outre-mer qui manifestent la volonté d’y adhérer des institutions nouvelles fondées sur l’idéal commun de liberté, d’égalité et de fraternité et conçues en vue de leur évolution démocratique.
Article 1
Modifié par LOI constitutionnelle n°2008-724 du 23 juillet … – art. 1
La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.
La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales.
[4] Loi 1905 (extrait) :
Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat.
(Dernière mise à jour des données de ce texte : 01 janvier 2020. Version en vigueur au 02 novembre 2020)
Article 1
La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.
Article 2
La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l’Etat, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l’exercice des cultes. Pourront toutefois être inscrites auxdits budgets les dépenses relatives à des services d’aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons. Les établissements publics du culte sont supprimés, sous réserve des dispositions énoncées à l’article 3.
[5] Benslama Fethi, « L’outrage global », Lignes, 2006/3 (n° 21), p. 102-113. DOI : 10.3917/lignes.021.0102. URL : https://www.cairn-int.info/revue-lignes-2006-3-page-102.htm
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